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Intervalle
sculpture au mur : 123x19x16 cm
plâtre, 2014

Blocs
Dimensions variables
3 sculptures de 112x80x22 cm,
74x80x66 cm, 70x64x53 cm
Beton, Acier, 2014

Sculptures présentées dans l'exposition Intervalles , La Manutention, Paris, 2015

Chaque sculpture est une forme, un matériau, un geste situé et se situant. À la fois singulières et multiples, autonomes et relationnelles, les formes sculptées de Nathalie Novain s’organisent en un répertoire dont la syntaxe ne cesse de s’écrire au gré de combinatoires qui se tissent et se détissent dans l’espace, au fil du temps.
Témoins d’une organisation qui se définit en même temps qu’elle se cherche, ces formes reliées entre elles par ce que Wittgenstein aurait appelé un “air de famille” instituent des rapports réciproques, se constituent en unités de mesure proportionnelles, s’offrent comme règles de calcul à l’aune desquelles les choses et les corps se donnent à lire.
Dans l’espace, elles se déploient comme traces d’une gestuelle aussi méthodique qu’expérimentale : entre le matériau brut et son façonnage par la main et par l’outil, processus concret et évocation en asymptote d’une perfection géométrique, s’institue ainsi une tension, figure dialectique de l’écart comme fonction topologique, idéale et expressive.

Intemporelles et abstraites, ces formes ne sont pas sans rappeler la sculpture classique et les géométries idéales de la Renaissance ; mais elles pourraient aussi être des corps célestes nés au carrefour entre astronomie et science-fiction, des schémas graphiques-mathématiques, ou encore les socles paradoxaux d’un monde tête en bas, tel que Piero Manzoni s’était amusé à l’imaginer.
Organiques et concrètes, elles sont des vestiges et des membranes interrogeant leur propre consistance matérielle, mimant parfois un temps géologique exquisément artificiel ; structurelles, elles se prolongent par projection comme autant de désirs de forme de la matière dans un espace devenu architectural ; schématiques, elles se déploient sur le papier en trompe l’œil sculptural. Entre plein et creux, visible et invisible, c’est toute une vie de formes qui se dessine, immobile.

Viviana Birolli